Hugues de Courson
Hugues
Article du 09 janvier 2004
Extrait de Liberation
Par Bouziane DAOUDI
C'est un pari audacieux.
Après avoir marié Bach aux Pygmées (Lambarena, 1993),
promené Wolfgang Amadeus sur le Nil (Mozart l'Egyptien, 1997)
et fait rencontrer les Celtes à Vivaldi (O'Stravaganza, 2002),
Hugues de Courson remonte cette fois dans le temps avec
«un projet électro-médiéval», comme le précise le sous-titre de
ses nouvelles compositions.
Cofondateur avec Gabriel Yacoub dans les années 70 de Malicorne,
le plus célèbre groupe néo-folk de France à l'époque, de Courson
garde cette réputation de «fusionneur» un peu casse-cou : ça passe
(Mozart l'Egyptien a écoulé plus de 300 000 copies) ou ça casse
(Spondo, unique album éponyme de son ex-groupe, en a vendu près de zéro).
Lux obscura est une visite risquée des musiques du Moyen Age (dix siècles
d'existence) avec les outils électroniques contemporains. L'album croise
l'électro-beat actuel avec les rythmes (déjà) répétitifs des airs à danser
médiévaux. Cette world music dans le temps, qui prend parfois des allures
de new age, reste aussi une rencontre avec des musiques traditionnelles
d'aujourd'hui quand de Courson invite quelques superbes voix féminines
de Bulgarie (pays qu'il connaît très bien) ou celles masculines des
Tenores di Bitti de Sardaigne.