Mais qu'est-ce qui fait chanter Castelhémis? Doux-rêveur égaré
sur scène qui se cogne aux sunlights du show-biz.
"- Le Bifteck, mon pote, le bifteck, tout simplement!" Elémentaire,
cher Philippe, c'est le prénom (Castelhémis, étant une contraction de son nom
de scène avec celui d'un pote qui grattait de la guitare, mais qui a décroché
depuis) de ce diable de petit homme, noir de cheveux, au regard de jais, pour
tout dire couleur pruneau, comme ses origines du Sud-Ouest. Un drôle de curriculum
vitae, à 38 ans, il a déjà derrière lui une discographie importante. Cinq trente
trois tours. Des
tubes "discrets", mais qui rythment bien comme "les favellas
de Levallois", son Brésil à lui. Il demeure désormais dans un coin de Morbihan,
lassé de Paris, de son stress.
"-J'ai fait mes humanités à Neuilly. Lettres, tout le tintouin, ça
aide quand on veut être auteur-compositeur."
Ses maîtres, évidemment les anglo-saxons, Léonard Cohen,
Bob Dylan, et leurs lancinant "Protest-song".
"- Mon premier disque évoquait la tragédie de Cestas, un fait divers, près
de Bordeaux, à la fin des années soixante. Un type fou d'amour qui a flingué
ses gosses, avant de se faire sauter la cervelle, tandis que les gendarmes
donnaient l'assaut."
Engagé, vous avez dit engagé? Il accepte l'étiquette tout en nuançant:
"- Ça ne
veut rien dire, par exemple Yves duteil est engagé ... pour la défense de la
langue française. On n'a pas toujours besoin de se servir de sa guitare comme
d'une mitraillette, pour se sentir le dernier rempart contre toutes les injustices
..."
Alors comment
Castelhémis réussit-il, bon an, mal an, à vendre sans télé, sans matraquages
radiophoniques 40.000, 50.000 exemplaires de vinyls et à remplir les salles
lors de ses concerts?
"Peut-être parce que ma musique, mes textes correspondent
aux préoccupations des jeunes, pas de message dithyrambique, une sorte
d'éphémère musical qui colle bien aux sons actuels"
Castelhémis use doucement, mais sûrement de son talent, avec des
fragments de vie attrapés au hasard d'une rencontre, d'un regard. Une
atmosphère "chandlerienne" , un peu glauque, un peu irréelle,
comme
"
Imagine un p'tit bar
Pas trop loin du tropique du cancer
Imagine un p'tit bar
Comme un débarcadère dans une souricière
Les filles sont louches
Et y'a des mouches qui se noient
Dans ton verre
Les gros transpirent
D'autres délirent
Et sont en transe
Ambiance..."
Silence. Moteur. Bogart n'est pas loin...
Salut l'artiste...
Michel LORET
Selon Elunaire:
Peut-être parce que mes musiques, mes textes répondent aux préoccupations des jeunes, pas de messages dithyrambiques, une sorte de voyage musical qui colle bien aux goûts actuels.(voir paroles de Imagine un p’tit bar)
Silence. Moteur. Bonheur pas loin….Salut l’artiste…