Article (incomplet) du quotidien Ouest France du 24 mars 1987 dans la rubrique "Coup de Coeur"
Photo Vernhet Castelhémis - La solitude du rimeur de fond ...

Mais qu'est-ce qui fait chanter Castelhémis? Doux-rêveur égaré sur scène qui se cogne aux sunlights du show-biz.
"- Le Bifteck, mon pote, le bifteck, tout simplement!" Elémentaire, cher Philippe, c'est le prénom (Castelhémis, étant une contraction de son nom de scène avec celui d'un pote qui grattait de la guitare, mais qui a décroché depuis) de ce diable de petit homme, noir de cheveux, au regard de jais, pour tout dire couleur pruneau, comme ses origines du Sud-Ouest. Un drôle de curriculum vitae, à 38 ans, il a déjà derrière lui une discographie importante. Cinq trente trois tours. Des
tubes "discrets", mais qui rythment bien comme "les favellas de Levallois", son Brésil à lui. Il demeure désormais dans un coin de Morbihan, lassé de Paris, de son stress.
"-J'ai fait mes humanités à Neuilly. Lettres, tout le tintouin, ça aide quand on veut être auteur-compositeur."
Ses maîtres, évidemment les anglo-saxons, Léonard Cohen, Bob Dylan, et leurs lancinant "Protest-song".
"- Mon premier disque évoquait la tragédie de Cestas, un fait divers, près de Bordeaux, à la fin des années soixante. Un type fou d'amour qui a flingué ses gosses, avant de se faire sauter la cervelle, tandis que les gendarmes donnaient l'assaut."
Engagé, vous avez dit engagé? Il accepte l'étiquette tout en nuançant:
"- Ça ne veut rien dire, par exemple Yves duteil est engagé ... pour la défense de la langue française. On n'a pas toujours besoin de se servir de sa guitare comme d'une mitraillette, pour se sentir le dernier rempart contre toutes les injustices ..."
Alors comment Castelhémis réussit-il, bon an, mal an, à vendre sans télé, sans matraquages radiophoniques 40.000, 50.000 exemplaires de vinyls et à remplir les salles lors de ses concerts?
"Peut-être parce que ma musique, mes textes correspondent aux préoccupations des jeunes, pas de message dithyrambique, une sorte d'éphémère musical qui colle bien aux sons actuels"
Castelhémis use doucement, mais sûrement de son talent, avec des fragments de vie attrapés au hasard d'une rencontre, d'un regard. Une atmosphère "chandlerienne" , un peu glauque, un peu irréelle, comme

" Imagine un p'tit bar
Pas trop loin du tropique du cancer
Imagine un p'tit bar
Comme un débarcadère dans une souricière
Les filles sont louches
Et y'a des mouches qui se noient
Dans ton verre
Les gros transpirent
D'autres délirent
Et sont en transe
Ambiance..."

Silence. Moteur. Bogart n'est pas loin...
Salut l'artiste...

Michel LORET


Concerts : La Ferté-Macé (61), le 3 avril ; Derval (44) le 4.


(NdM) L'accent sur Castelhémis est une erreur du journaliste que j'ai volontairement reproduite pour être fidèle au texte!!!
Merci à Yves Coguenanff pour ce précieux article et à Elunaire pour avoir tenté de reconstituer le puzzle (cf ci-dessous) et avoir mené l'enquête auprès de Ouest-France pour retrouver les vrais propos de Castelhemis. Je laisse tout de même en souvenir la partie complètée par Elunaire qui n'est pas si loin de l'original, quoique !!!

Photo Vernhet

Selon Elunaire:

Peut-être parce que mes musiques, mes textes répondent aux préoccupations des jeunes, pas de messages dithyrambiques, une sorte de voyage musical qui colle bien aux goûts actuels.
Castelhémis use …………. mais sûrement de son expérience des fragments de vie croisés au hasard d’une rencontre ou d’un regard. Une atmosphère très aérienne, un peu glauque (????), parfois irréelle, comme :

(voir paroles de Imagine un p’tit bar)

Silence. Moteur. Bonheur pas loin….Salut l’artiste…

Sommaire
Article 80 Fête des leus
Interview Rock and Folk 84
Interview Sud-Ouest 85
Interview Paroles et Musiques 86
Article de Le Monde 87
Interview Ouest France 87
Entretien mai 99
Entretien Dax juillet 99
Article Ouest France 2002
Début de la rencontre